Avec Molière-Montfaucon 1-1, Lionel Frésard nous livre une histoire de vie, une autofiction, comme on dit. 



Celle d’un homme que rien ne prédestinait, dans sa famille, à une vie dans le monde artistique. Cuisinier, tentative de devenir boucher, patron de bistrot dans le Jura suisse, footballeur amateur, puis comédien diplômé du conservatoire arpentant les scènes des grands théâtres, Lionel Frésard a eu plusieurs vies. 
 Il les raconte, il les mélange dans ce solo drôle, tendre, à l’impudique pudeur. Il nous fait prendre conscience de combien, aujourd'hui encore, sa vie « d'avant » demeure dans la personne qu'il est devenu.

L'histoire d'un parcours atypique, un trajet de déraciné, entre le troquet du village, un ballon de foot, les alexandrins de Molière ou la prose de Brecht, entre la ville et la campagne, la scène et la ville, entre soi et soi.
 
 Lionel Frésard joue tous les personnages, du boucher de son bled qui appuie un peu sur la balance, au prof de danse du conservatoire. Et puis il y a Gérard aussi...

En passant, il se souvient (inconsciemment ?!) qu’il vient du « pays » de Zouc, et ce n’est pas un hasard...
 
 Au-delà des anecdotes et des portraits bigarrés que Lionel Frésard exhibe avec tendresse, humour et sensibilité, Molière-Montfaucon 1-1 interroge l'espace commun dans lequel se rejoignent les esthètes et les terriens : Peut-on encore émouvoir avec d'obscurs auteurs contemporains celui qui s'excuse de n'avoir fait qu’une formation de cuisinier ? Ou y a-t-il réellement une fracture entre les publics ?